De Bariloche à la mythique Caraterra Australe.

Publié le 16 Janvier 2014

Le matin de notre départ de Bariloche en direction de El Bolson, Florence n'a pas pu s'empêcher de refaire un tour chez le chocolatier " Mamouchka ". En passant devant la vitrine, elle sauta de son vélo, ne prit pas le temps d'ôter son casque et entra telle une furie dans cette boutique pour gourmands. Le reste de l'histoire, on le connaît : les chocolats que nous avons acheté eurent une durée de vie que très limitée...

A peine étions nous sortis de Bariloche, que nous entrions déjà dans un parc national. La Patagonie est pour l'instant une région relativement protégée par ses nombreux parcs comme le Nahuel Huapi. Le plus célèbre d'entre eux est le parc Pumalin qui appartient aux PDG des firmes Patagonia et The North Face, qui mettent leur fortune aux services de la protection de la Patagonie. Depuis eux,quelques initiatives similaires tentent de préserver la région.

Le lac Nahuel Huapi est immense. Nous le longions bien avant Bariloche, et une journée de pédalage après cette ville, nous le voyons encore.

Nos deux jours à El Bolson ont été pur bonheur. Cette ville a été l'épicentre du mouvement hippie argentin au milieu des années soixante dix, et beaucoup sont restés. Aujourd'hui, la culture se perpétue. Hobbos, musiciens, artistes de tous poils se croisent dans un joyeux bazarre que forme cette ville décrétée "zone écologique" et "anti-nucléaire" depuis plus de vingts ans. Les concerts se succédent un peu partout dans les rues, sur les trottoirs, sur la place. Jamais très loin, le marché artisanal permet d'admirer le travail des artistes ou artisans des environs. Tout cela nous donne cette impression de traverser une ville en plein festival. Mais non, nous découvrons juste le quotidien de cette ville où partout les maitre-mots sont paix et liberté. C'est ici que nous avons rencontré Clément et Marie, de Tours. Nous assisterons à un concert assis dans l'herbe avec eux et une soirée à manger de la truite, moments très agréables.

A El Bolson, sur la marché artisanal, tous les produits sont de culture locale et/ou biologique. Ici, nous avons découvert de bonnes spécialités du coin. Par exemple, la région est très productrice de houblon, mais surtout de framboises. Spécialité argentine aussi que nous avons découvert avec intérêt, le dulce de leche, caramel au lait. Vous mettez tout ça sur une gauffre, et Florence saute de son vélo et arrive devant le stand telle une furie... Flo aime les gauffres, la framboise, le dulce de leche, le chocolat fondu et la crême chantilly maison.

A quelques kilomètres de El Bolson, le Lago Puelo dans le parc national du même nom. Ici, nous devions passer la frontière pour rejoindre la Caraterra Australe. Mais échec, la route que l'on convoitait n'est en fait qu'un sentier de treck. Nos vélos surchargés ne passent pas. Nous en sommes donc quittes pour rejoindre le Chili environ 280 kms plus au sud. Petite déception de ne pas commencer la Caraterra à son début. Mais la suite de notre itinéraire nous fera remballer nos regrets. La route que nous avons dû emprunter à défaut est tout bonnement splendide.

Sur cette fameuse route, nous dormirons une nuit à Cholila. C'est à 7 kms de ce village, seuls au milieu de ces paysages que les plus grands gangsters de l'histoire, Butsh Cassidy et Sundance Kid sont venus " se ranger ". Sur la route, nous sommes passés près de leur cabane. Mais ce jour là nous aurons lutté environ 30 kms contre un vent de face insoutenable. Epuisés après 80 kms de pédalage, nous ne prendrons pas le temps de faire ce détour chez eux.

Dans le parc national Los alerce, au milieu coule une rivière. Celle-là est vert-émeraude. Nous camperons sur ses berges, en pleine forêt, au pied d'une montagne et d'un glacier. Nous avons pédalé durant deux journées dans ce parc. Soixante quatorze kms de piste dégueulasse faite de ripio et de tole ondulée. Mais les paysages sont encore une fois de véritables récompenses.

Après ces pistes difficiles, Flo aime toujours le chocolat...

Au dessus des forêts et de nos têtes, cette montagne spectaculaire abrite un glacier.

Ici, la vue nous semble plus bucolique qu'à Feyzin...

Le parc national Los Alerce doit son nom à d'immenses arbres qui sont aujourd'hui protégés. A l'époque des pionniers, les bois de cet arbre était très précieux car très résistant à l'eau. Ce parc permet de les préserver. Certains ont plus de 4000 ans et mesurent jusqu'à 60 mètres. Seul les séquoias géants aux Etats-Unis pourraient les dépasser. Bon, sur cette photo, on en voit pas... mais on vous jure, promis, on en a vu !

En sortant du parc, nous avons retrouvé l'asphalte. Et des plaines sont apparues. Vastes étendues herbeuses ou pessent vaches et chevaux. En toile de fond, la cordillière nous surveille toujours.

Coincés dans les bouchons, nous avons préféré prendre la bande d'arrêt d'urgence...

Ce soir ( jeudi 16/01 ), nous rentrons à nouveau au Chili. Nous dormons à Futaleufu, village tout en bois, mecque du raft et du kayak. Notre tente est plantée dans un cadre encore une fois magique au bord d'une rivière. A partir de maintenant nous entrons sur la Caraterra Australe, route mythique de la Patagonie chilienne, celle qui va nous mener en Terre de Feu, 1250 kms plus au sud. Sur cette route, nous allons croiser très peu de villages et d'habitants. Cette région est l'une des plus isolées de la planète comme peuvent l'être l'Alaska ou la Sibérie. Donc, là-bas, peu de moyens de communication. A dans un mois !!!